Née à Zhuji dans la province de Zhejiang, dans l'est de la Chine , Zhou Cong est la fille unique d'une famille modeste, d'un père instituteur et d'une mère travaillant dans une filature.
Elle grandit dans le village d'Anhua, besogneuse bourgade à la fois agricole et industrielle, entre les rizières et les usines textiles.
Trois générations se côtoient sous le toit de la vénérable demeure décrépite (mais fort jolie au demeurant, car datant de l'époque Ming-sûrement, date des derniers travaux...).
Son grand père mais surtout son père ambitionnent pour elle un avenir brillant de calligraphe.
A raison d'un travail quotidien de plusieurs heures, sous la houlette de ses ailleux, puis de professeurs réputés, elle acquiert une virtuosité technique qui fait rapidement d'elle une célébrité dans la région.
A cinq ans, elle est inscrite au championnat junior national qui se déroule à Shaoxing, temple de la tradition calligraphique, ...qu'elle remporte.
Les années qui suivent sont des années de travail, de compétitions, de récompenses, d'articles de presse et de reportages télévisés.
Si elle est encore méconnue en occident, la calligraphie reste considérée en Chine comme l'art le plus noble, se plaçant même dans la tradition devant la peinture traditionnelle.
Mais la situation matérielle de la famille se tend et Cong (prononcer "Tson" et le nom de famille "Djow") se voit confier à son autre grand mère qui habite une banlieue ouvrière de Shanghai, à une journée de train de là (à l'époque...).
Au lycée où elle étudie, elle se perfectionne en dessin et en peinture, son autre passion et finalement, elle parvient à entrer dans la prestigieuse Ecole de Beaux Arts de Shanghai.
Elle devient rapidement autonome, grâce aux cours de peinture qu'elle dispense dans plusieurs écoles de la ville et lors de cours du soir pour adultes, et loue enfin un appartement. Ce sont alors des années trépidantes, dans une cité en perpétuel mouvement, en proie à une modernisation pleine de promesse pour l'avenir.
Cependant elle rêve de voyage et de liberté. Comme son père ambitionne à présent d'en faire un artiste reconnue internationalement, ça tombe plutôt bien, mais partir coûte cher et les places sont rares.
Son diplôme de maîtrise en peinture à l'huile en poche, elle jette son dévolu sur la destination qui lui semble la plus intéressante, mais surtout la moins chère.
C'est ainsi qu'elle débarque en France, il y a dix ans.
De la France elle ne connaît que la tour Eiffel, mais son budget lui impose de choisir Brest, comme terminus.
Il y a en effet un école de langue où les étrangers peuvent apprendre le français. Elle sait cependant déjà dire "bonjour" et "merci"mais le choc reste assez violent car Brest ne ressemble ni aux rizières de son enfance, ni à la forêt de gratte-ciels et de néons de ses années d'étudiante.
Il ne faut pas longtemps à la jeune femme pour apprivoiser sa nouvelle vie.
Le climat breton lui plait ainsi que les longues promenades au bord d'une mer qui n'est pas jaune, mais bleu-vert.
Elle travaille aussi le français d'arrache pied avec son amie et colocataire chinoise et tente de comprendre la peinture occidentale afin de postuler l'année suivante dans une quelconque école des Beaux Arts.
Le travail porte ses fruits.
Après avoir passé les concours d'entrée à Tour, Dijon, Le Mans, Montpellier, Brest et Quimper, c'est dans cette dernière ville qu'elle s'inscrit finalement en troisième année.
Un pied à Quimper et un pied à Brest où elle a obtenu le poste de professeur de chinois au C.I.E.L.
Après sa quatrième année à Quimper, elle décide de se lancer dans la vie active avant d'être complètement dégoûtée par l'enseignement de l'art en France.
Sans jugement de valeur à l'encontre du système français, elle ne comprend pas le si peu d’intérêt des professeurs pour les techniques et la pédagogie.
Elle se décide alors de se consacrer principalement à la peinture et la calligraphie chinoise, en attendant d'intégrer-plus tard-certains éléments de la culture occidentale dans ses travaux.
Depuis sept ans, Zhou Cong mène de front une carrière d'enseignante et d'artiste.
Elle enseigne le chinois en cours particuliers chez elle à Guilers, et à Brest, mais également au C.I.E.L au Relecq Kerhuon (Chambre de commerce de Brest), à l'université de Bretagne Occidentale et au sein de l'association Moyuan, à Brest et Plouzané.
Elle dispense des cours particuliers et collectifs de peinture traditionnelle chinoise, de calligraphie à Brest, Guilers, Bourg Blanc, Vannes et Saint Renan.
Zhou Cong anime aussi régulièrement des ateliers et des stages de calligraphie dans les établissements scolaires, à la demande de mairie ou de médiathèques, lors de festivals ou de salons.
Elle est généralement présente sur les marchés de noël, notamment en Alsace.
Il lui arrive aussi de donner des conférences sur la Chine, le bouddhisme, le taoïsme et la calligraphie.
Depuis fin 2007, Zhou Cong a organisé une quarantaine d'expositions personnelles, essentiellement dans le Finistère.
Le médium internet lui permet désormais d'avoir une visibilité au-delà de son bout du monde et de vendre ses œuvres à l'étranger.Depuis 2012, elle organise des voyages en Chine. Ces voyages sont l'occasion pour les participants de peaufiner leurs techniques en peinture traditionnelle et en calligraphie lors de stages dispensés par des maîtres expérimentés et reconnus.
La seconde partie du voyage, d'une semaine également, reste consacrée à la découverte du pays et de ses habitants. A la visite des incontournables se rajoute les excursions hors des sentiers battus, des lieux à la fois pittoresques et authentiques, des rencontres avec des minorités et la participation à des événements festifs traditionnels.
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